Le Kiaï

Le légendaire kiaï est un élément inamovible des arts martiaux. C'est le fameux "cri-qui-tue", popularisé en Europe par les premiers karatekas dans les années 60 et qu'on retrouve très présent en kendo ou en aïkido lorsqu'on pratique avec les armes.
Émis au moment de la frappe, il est à la fois exutoire d'agressivité et exercice respiratoire permettant une expiration profonde, donc une meilleure oxygénation sur l'inspiration.
Tout ça pourrait sembler retirer un peu de la magie du cri-qui-tue. Mais il y a en réalité plus que cela dans le kiaï. Son étymologie, "énergie unifiée" traduit assez bien cela: le kiaï émis au moment d'un geste décisif, par exemple une coupe au sabre, assure une sorte de concentration totale et de projection de l'énergie sur ce geste: c'est tout le corps qui s'engage, et avec lui l'esprit, la volonté, l'attention,... Il est la parfaite manifestation du "moment présent", rien d'autre n'existe à cet instant.

Il faut du temps pour apprendre le kiaï, il faut d'abord se libérer de la crainte du ridicule, qui paralyse les débutants. Il faut ensuite être arrivé à "ventraliser" sa respiration, ce qui n'est pas très naturel dans nos civilisations. Il faut enfin que l'esprit se libère de la technique et du geste pour arriver à un engagement total.
Heureusement, il est maintenant très facile de s'entraîner chez soi devant la télé, en période de Roland Garros, vu son utilisation intensive par moult tennisman et woman...