De l'estime de soi à l'estime des autres

Publié le par Jazz

J'ai découvert Christophe André il y a une dizaine d'années à travers ses premiers livres en tant que psychiatre, des ouvrages de vulgarisation très clairs, concrets et bien faits .

L'évolution de ses centres d'intérêt sur vingt ans à peine porte à réfléchir : de la pathologie (les phobies, les personnalités difficiles, les émotions) vers l'estime de soi, la méditation et maintenant l'altruisme, c'est une sorte de chemin du bonheur depuis l'intérieur vers l'extérieur qu'il a parcouru, en commençant par étudier comment prendre conscience et corriger les défauts de notre fonctionnement, puis en renforçant notre capacité individuelle au bonheur, puis en élargissant le point de vue vers l'ensemble de l'humanité. De l'estime de soi à l'estime des autres, en fait. Et à l'estime de la Terre aussi, ce qui donne aujourd'hui un discours de plus en plus « politique » - au sens de tourné vers la vie de la cité mondiale.
La conférence qu'il a donnée hier à Paris avec Matthieu Ricard en était symptomatique : il y était question de recherche du bonheur, de vie et de mort, de méditation, de compassion mais aussi de protéines animales, de matérialisme, de CO2, de consumérisme... Bref, il s'agissait de la pratique de l'altruisme au sens le plus large, dont il démontre que c'est le seul chemin réaliste vers le bonheur individuel puisqu'on ne peut être heureux sans les autres.
C'est évidemment utopique à court terme et à grande échelle, c'est destiné à se heurter au despotisme des contraintes économiques, de la croissance et du capitalisme, ça s'appuie sur la conviction optimiste que l'être humain est au fond davantage tourné vers les autres et vers le lien social que vers son plaisir égoïste, mais c'est aussi une vision des conditions de la survie de l'espèce humaine dont la logique est difficilement réfutable !

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